mardi 3 février 2015

Girafe

En tant que créateur apprenti, instinctivement je crée plutôt des modèles de représentation que de réalisme. C'est à dire, forcer le trait sur des clichés (le lapin "bouboule", la queue et la posture de l'écureuil, etc) plutôt que de chercher l'échelle parfaite, les détails partout, etc.


C'est pourquoi je suis très en phase avec le travail de Victor Coeurjoly, car ses modèles d'animaux (mais pas uniquement) reflètent parfaitement cet esprit là. Faites un tour sur sa galerie : son mouton est une vraie pelote de laine, comme on dessinait tous, enfants, un mouton avec des spirales ou croles pour faire le corps. Son cerf inspire puissance et robustesse. Son araignée, droite et pointue, a une allure presque robotique. Et enfin, sa girafe est toute en finesse, avec cette pointe pour faire le cou et la tête, qui semble être infinie. Une girafe "tour de babel" donc…
Cette girafe, par son absence de tête, interpelle tout d'abord, avant qu'on ne se rende compte de tout le génie de l'œuvre : parfois certains détails de réalisme gagnent à être masqués.

Et bien, même si moi je continuerai toujours à prendre du plaisir à plier les modèles ultra-réalistes d'un Quentin Trollip ou d'un Robert J. Lang, j'admire le parti-pris de Victor car il étend vraiment les possibilités de l'origami en proposant quelque chose d'un peu plus décalé, plus poétique ou artistique.
Ceci dit, la question artistique est tout un débat, et je pense plutôt écrire un petit article là-dessus.

On peut s'amuser avec les ombres !
Cette girafe a été enseignée à la LUO par Victor lui-même. Au début de l'atelier, il a laissé le choix à l'assemblée : soit du papier métallisé or/argent, soit un papier Kraft. Étant hermétique au papier métallisé (à ne pas confondre avec le soie métallisé, qui est beaucoup mieux). J'ai donc opté pour le Kraft. Grave erreur ! Le kraft s'est révélé cent fois trop épais, et au final, nous avions tous obtenu un diplodocus et non une girafe, tandis que les "métalleux" avaient réussi à faire une girafe tout en finesse. Comparatif :

Mon immonde Diplodocus
La girafe de mon voisin
 Heureusement, mon horreur de papier kraft m'a permis de retrouver la séquence de pli à la maison. J'ai donc opté pour une première girafe jaune en papier VOG, et une seconde girafe blanche en simple soie modelé au MC. Finalement la jaune est plus dans un style d'origami traditionnel, tandis que la blanche est plus proche de la girafe froissée que propose Victor.

A noter qu'il est possible de découper le papier dans les premières étapes, puisque la forme de départ nécessaire pour obtenir le modèle est une sorte d'hexagone irrégulier, et non un carré.

Essais photographiques
Girafe + Cheval = Licorne :P



Auteur : Victor Coeurjoly
Diagramme : AEP 2008 convention book
Papier : VOG (jaune), Soie (blanche), taille inconnue
Papier recommandé : Papier fin (je dirais entre 20 et 60 g/m²)

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