samedi 10 octobre 2015

Le souci de la qualité

Lorsque j'ai commencé ce blog, je pliais frénétiquement et amassais les modèles en immenses et immondes tas de paperasses, qui finissaient souvent dans des sacs plastiques ou des caisses à la cave (au grand bonheur de ma mère, pressée de se débarrasser de toute cette horreur).

Il suffit de voir les plus vieux articles de ce blog pour se rendre compte de l'énorme progrès parcouru au fil des années. Mes vieux pliages qu'aujourd'hui je considère comme de vraies horreurs, me contentaient entièrement il y a quelques années. Ce qui me sidère c'est que j'étais absolument incapable de voir mes lacunes technique / interprétatives des modèles.

Une comparaison flagrante : ma licorne de 2011 comparée à ma licorne de 2014.

Pourquoi cet aveuglement ?
Il est évident que dans toute discipline artistique, l'esprit critique se forge avec le temps ou l'expérience. Il y a quelques années, la notion d'interprétation dans le cas de la musique m'échappait complètement : je n'étais pas capable de différencier deux interprétations d'une même œuvre pianistique (après tout, il ne font que suivre une partition). Aujourd'hui, quand j'écoute plusieurs versions de l'étude "Révolutionnaire" de Chopin sur youtube, c'est un monde de différence entre chaque interprète.

Mais il y aussi autre chose, que j'appellerais le "recul critique". Lorsqu'on est soi-même l'auteur d'une œuvre, quelle qu'elle soit, il est difficile de voir son œuvre d'un regard critique, comme si on la voyait pour la première fois. Ou du moins un certain temps est nécessaire avant de s'apercevoir du niveau de qualité de son travail. Pourquoi ? Parce qu'on est limité par sa vision artistique du moment et en regardant l'œuvre et ce que l'on voit ce n'est pas le résultat, mais le travail technique effectué, le processus d'élaboration ou construction et la fierté du résultat accompli.
Ce recul critique, on commence à s'en approcher avec l'expérience, mais à mon avis il ne peut jamais être totalement atteint.

Et pourtant les progrès sont réels. Il y a quelques années, j'aurais été fier de savoir qu'un jour j'aurais plié l'Ancient Dragon de Satoshi Kamiya. Aujourd'hui, c'est plutôt une déception de ne pas avoir obtenu le résultat escompté : car mon regard critique s'est affiné, et par la même occasion mon exigence de la qualité de l'interprétation. Et ça c'est bien.

L'ancient Dragon broute…


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